" Puis subitement la tête mutilée contemple le sol Et l'hélianthe meurt, Et le cristal des sanglots neufs s'égrène... [...] Ne passe pas sous l'arbre : Il pleure une douceur Trop lourde à supporter ! " Ces vers, aux accents prémonitoires, sont ceux d'un poète fusillé par les nazis, un matin de juin 1944, à l'ombre d'un mûrier, dans le maquis du Luberon. Ce poète se nommait Roger Bernard ; il n'avait que vingt-trois ans. Le présent ouvrage rassemble deux recueils de Roger Bernard : Ma faim noire déjà, publié pour la première fois à la Libération par les bons soins de René Char, et En saumure depuis lors, inédit jusqu'à ce jour. L'avant-propos de Dominique de Villepin et les contributions de Marie-Claude Char et Antoine de Meaux sont une invitation à découvrir, ou redécouvrir, l'oeuvre fulgurante d'un poète fauché dans la fleur de l'âge.