1916. Nos poilus ne semblent pas prêts de battre les Prussiens mais pour l'humour, ils sont vainqueurs toute catégorie. Pour le centenaire de la bataille de Verdun, Guillaume Bouzard nous a concocté ce recueil de ce que nous pourrions appeler de petites nouvelles illustrées. Histoires fantasmées et drôlatiques de poilus confrontés au marasme, à l'irrationnel et y répondant par leur propre petite folie ordinaire. Ce point d'acmé de la folie humaine que fut la guerre des tranchées, les uns et les autres s'étripant quotidiennement durant deux longues années, dévastant méthodiquement le paysage jusqu'à en faire un décor lunaire, nous donne encore envie de pleurer cent ans après. C'est sans compter avec l'esprit très dadaïste de Bouzard (sous son trait, les guerriers rappellent incroyablement ceux de Gus Boffa ou de George Grosz). Si ce n'est pas là le rire de résistance de Jean- Michel Ribes, c'est sans aucun doute «le rire de la paix» !