313 Musique (s) Du (s) Monde (s) Adultes (s)

Voix ample, déclamation frissonnante, Sandra Bessis porte, en lointain héritage, le chant judéo-espagnol de l'Andalousie musulmane.

A 75 ans, Calypso Rose originaire de Trinidad est la reine du calypso. Ce genre musical fut rendu universel dans les années 50 (entre autre par Harry Belafonte) et fut longtemps l'appanage exclusif de la gente masculine. Elle en dynamita les conventions et les codes dès le début des années 70. Plus de 800 chansons composées, une vie incroyable semée d'embuches, une pugnacité hors normes, toujours phénoménale et festive sur scène : l'heure est venue pour elle d'avoir partout la reconnaissance de son oeuvre. Far from home a été produit par Ivan Duran. Manu Chao qui a découvert au hasard d'un voyage le mythe a été conquis par ce bout phénoménal de femme, et vient poser sa guitare et sa voix sur trois titres.

"Like a bird or spirit, not a face", est l'expression à la fois littérale et imagée de la vision d'un album profond, composé et interprété par la légende nomade. Elle affirme dès le départ son désir de travailler avec des musiciens d'Afrique du Nord. Son producteur, Ian Brennan, avait travaillé avec le groupe malien Tinariwen et donc il organise la rencontre entre Sainkho et la section rythmique du groupe en France. En l'espace d'à peine deux jours, ils écrivent et enregistrent assez de chansons pour un double album combinant les deux traditions nomades. Nous assistons à une collaboration sans précédent entre l'une des plus grandes chanteuses diphoniques qui pousse les musiciens Touareg vers des chemins inattendus. Il en résulte alors l'un des enregistrements les plus éthérés, absolument unique. Lorsque les trois artistes se séparent à la fin du projet, ils s'accordent sur le fait que la réalisation de cet album est purement et simplement l'une des plus belles expériences à laquelle ils ont eu l'occasion de participer.

Après Bossa muffin et Mundo meu, des albums qui l'avaient emmenée sur les plus grandes scènes d'Europe, en passant par un Olympia comple, la chanteuse revient avec son troisième long format. Incandescent comme un coup de foudre, urgent comme une envie d'exister. Elle déploie son être et déplie son âme. Une impression de voyage nous saisit à chaque titre. Les mélodies sont solaires, toutes en légèreté. Toujours dansantes. On y trouve des senteurs de forro et des parfums de ragga, la frénésie des rythmes ska et la nonchalance du dub reggae.

3MA, c'est la rencontre de trois virtuoses d'instruments à cordes emblématiques de trois pays d'Afrique, mais c'est aussi celle d'artistes généreux qui partagent une même passion, une écoute réciproque et une belle amitié. Ballaké Sissoko, maître de l'improvisation et de la tradition mandingue, Driss El Maloumi, musicien marocain parmi les meilleurs instrumentistes contemporains et Rajery, joueur de valiha malgache, spécialiste de harpe tubulaire. Sans chercher à surligner leur identité, 3MA développe un langage commun, un message partagé, sans perdre de vue les riches traditions dont ces trois grands musiciens sont les symboles.

Dans ce deuxième album, Kebrada, du nom du village où elle a passé son enfance, la musicienne affirme son identité africaine, assaisonnant d'énergie latine les rythmes capverdiens batuque, funaná, coladera ou tabanka. Son tempérament fougueux et sa joie de vivre n'empêchent pas une critique sociale qui se manifeste dans des balades nostalgiques aux accents pop. A 24 ans, la jeune femme impressionne par sa maturité, son talent et sa générosité.

Strut présente une compilation issue de la scène révolutionnaire Maloya (La Réunion) au milieu des années 70. A cette période, l'instrumentation occidentale rejoint les instruments acoustiques traditionnels malgaches, africains et indiens pour déclencher toute une ère de nouvelles fusions et créativité.

Vinicio Capossela est un artiste aussi insaisissable que prolifique. Très inspiré par la littérature américaine, de John Fante à la Beat Generation, par le swing incandescent de Louis Prima ou encore par les exubérances de Renato Carosone en Italie, il compose pour le théâtre, publie des livres et bien sûr nous enchante à chacun de ses albums. Sur scène, il est capable de tout. C'est une bête de scène, parfois rock, parfois fidèle aux traditions populaires méditerranéennes. On découvre ainsi un artiste unique, au langage musical très imagé, dont les spectacles sont inévitablement très théâtraux, formidablement construits autour de thèmes toujours bien précis. Dans ce disque, les chansons sont inspirées par un monde folklorique, campagnard et mythologique, qu'il a essayé de dépeindre en s'appuyant sur le travail préexistant de musiciens populaires, sur le riche héritage des traditions rurales, et sur les sagas épiques des communautés.

Ce projet est le fruit d'une rencontre unique : deux mondes qui, à priori, n'auraient rien en commun... "Baliverne !" disent les instruments quand ils sont aux mains de musiciens dont l'ouverture d'esprit est manifeste...

Pour résumer en quelques mots cet album : le courage, la folie, une commande et un rêve obsédant. "Si je connaissais parfaitement les morceaux, les sonorités, elles, étaient totalement nouvelles pour moi. Avec ce projet, je souhaitais me jouer des frontières stylistiques, ne pas tomber dans les clichés et surmonter mes peurs" confie Sylvia Perez Cruz. Pour y parvenir, elle a travaillé main dans la main avec deux amis musiciens qui l'accompagnent depuis 11 de novembre : le contrebassiste Miquel Angel Cordero et le violoncelliste Joan Antoni Pich. Elle a laissé à Joan, qui la connaît très bien et a signé les arrangements de trois des chansons de l'album, le soin de choisir les autres musiciens du quintette. Son choix s'est porté sur la violoniste Elena Rey, l'altiste Anna Aldomà et le violoniste Carlos Montfort. Javier Galiana de la Rosa, Joan Antoni Pich et Carlos Montfort l'ont aidé à composer les arrangements.