C'est à un tour du monde que Sophie Alour nous invite cette fois. L'Orient qui préside toujours à la fête, avec la présence inspirée d'Abdallah Abozekry, ici au saz et au chant, qui a subtilement remplacé son frère Mohamed, invite l'Irlande à la danse... L'écriture de la musique, avec notamment des titres annonciateurs comme La chaussée des géants ou Songe en orme de fougère, était la promesse d'un ailleurs aux accents multiples et cette origine celte attrapée au vol de l'inspiration, se retrouve ici raffermie par la présence de Fiona Monbet, digne représentante de la lande, dont l'archet lyrique vient enrichir le répertoire de nouvelles couleurs. Raphaëlle Brochet, rencontrée lors d'un concert avec Leon Parker, nous transporte plus loin encore, aux confins d'un autre monde. Elle y a longtemps étudié le chant carnatique au contact de maitres indiens, y puisant une inspiration envoûtante. Ersoj Kasimov, dont le nom ne laisse pas deviner les origines macédoniennes, semble avoir toujours été du voyage et rythme cette odyssée en virtuose. Le jazz est toujours le maitre de la danse mais il se pare de safran et d'émeraude et c'est à un oecuménisme musical que Sophie Alour veut croire et nous invite, envers et contre tout.
